Intervenants
Patrick Laury
né le 5 février 1947
2eme dan en 1981
Titulaire du brevet d'état en 1982
Professeur à  Championnet Sports.

J'ai commencé par le karaté en 1962 avec Me Hoang Nam, un vietnamien qui était en fait un étonnant professeur de kung fu. J'étais ceinture noire en 1967, et j'ai découvert l'aikido en 1970.

J'ai d'abord pratiqué avec Me Nocquet ( il aimait bien qu'on l'appelle maître Nocquet - Maît' Nocquet ! ), puis j'ai travaillé dans un dojo rue Servan dans le 11e avec Jacques Matthieu qui était 4ème dan à  l'époque ( vers 1970 ) et qui suivait Tamura sensei. J'ai eu la chance que Christian Tissier sensei, à  son retour du Japon ( je crois que c'était 1974 ), débarque en plein milieu des vacances d'été dans le club où je pratiquais (celui de Jacques Matthieu justement). Nous étions 5 ou 6 sur le tapis, pour son premier cours !

Il est resté un an dans ce club avant de s'installer à  Vincennes, où j'ai fini par le suivre, le dojo de la rue Servan ayant brûlé.
J'ai travaillé ensuite à  la Main d'Or, d'abord avec Daniel Vaillant, puis avec JFD à son tour du Japon ; c'était en 1984 je crois. En 1992 nous avons débarqué à  Championnet Sports. Nous y sommes toujours.

Je suis, comme Régis, un élève de Saotome Sensei dont je fréquente les stages depuis ses premiers voyages en France : à  Paris, à  Vence, à  la Bourboule (2 semaines de cours, 25 personnes sur le tapis, 80% d'armes...) à  Mimizan, puis au Vigan, dés le début.

Son point de vue sur l'Aikido :
Je ne veux pas - je ne peux pas - donner une définition de l'aikido. Ma conception change au fil des jours, au gré de mon humeur, de mes découragements et de mes joies. Car si je suis parfois découragé (même au bout de 30 ans de pratique !), c'est le plaisir qui domine toujours lorsque je monte sur le tatami. Plaisir de la découverte d'une discipline sans cesse nouvelle, dont la maîtrise fuit comme du sable entre les doigts ; plaisir de partager expérience et réflexion avec tous ceux qui rament dans la même galère !
Je crois que le secret de la progression tient en quelques principes, qui, aussi simples qu'ils paraissent, ne sont jamais définitivement acquis - l'aikido est le tonneau des Danaïdes.
- Rester centré, bouger tout au long de la technique sans se crisper, sortir son partenaire de sa ligne de corps sans jamais renoncer à  la sienne, apprendre à  utiliser sa densité (et non ses muscles!) et garder une belle attitude, sans sacrifier à  l'esthétisme. A cet égard, la pratique des armes est fondamentale : le maniement d'un ken (voire de deux) ou d'un jo développe la compréhension de la distance, aide à  la concentration et à  la construction des postures indispensables à un bon " travail à  mains nues ". Les différences physiques sont gommées : ni le sexe, ni l'âge, ni la force ne comptent.

Quant à  la philosophie... Ma foi, c'est un vaste sujet... je préfère laisser le mot de la fin à Jean-François Douche :
" L'aikido est une discipline totalement illogique inventée par des Japonais, que les Français s'échinent à rationaliser en la pratiquant."

Photos : Frédéric (tous droits réservés)


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