Revue de Presse A « l'école » de maître Saotome Par P. USOSKY Article paru dans Aikido Magazine n°7 d'octobre, novembre et décembre 1985.
			AIKIDO MAGAZINE n°7, octobre, novembre, décembre 1985 édité par l'AIA (Association de l'Information de l'Aikido) Dépot légal : 4ème trimestre 1985

L'année 1985 a été faste sur le plan des stages d'experts japonais. Après la venue de Maître Endo et Maître Yamaguchi, la prestigieuse visite de Ueshiba Moriteru Sensei en juillet, c'était au tour de Saotome Sensei de se rendre à Paris, Bordeaux et Lyon.

Le stage de Paris s'est déroulé au stade de Coubertin où nous avons encore eu l'occasion de constater l'inadaptation des salles parisiennes à la pratique de l'aïkido et l'état médiocre des tatamis mis à notre disposition. En dehors du nouveau dojo de judo de l'INSEP, qui ne nous a été ouvert qu'une seule fois l'année dernière, nous sommes toujours à la recherche d'une installation moderne, d'accès facile qui permettrait d'accueillir dans des conditions correctes les 400 ou 500 aïkidokas qui assistent régulièrement aux grands stages nationaux.

		Certes la fédération pourrait accepter d'investir dans l'achat de 250 ou 300 tatamis, mais le problème principal reste le stockage à demeure et la priorité de nos stages dans une seule salle. C'est donc dans une température de sauna que pendant le week-end du 12 et 13 octobre, plus de quatre cents aïkidokas se sont pressés pour pratiquer sous la direction de Maître Saotome. L'essentiel du stage a été consacré à l'étude des concepts de base de l'aïkido qui doivent constituer ce minimum qui nous rassemble quelle que soit l'origine de nos clubs et de nos professeurs.

Le dimanche matin, Maître Saotome a magnifiquement démontré à partir de l'exercice de Kokyyu Tanden comment s'articulaient les techniques aussi différentes en apparence que sont Ikkyo, Tenchi-nage, Irimi-nage et Shio-nage. Maître Saotome nous a donné une direction de travail qui pourrait constituer pour nos enseignants hauts gradés, la base d'une étude rigoureuse de notre pratique. De nombreux délégués techniques régionaux étaient présents mais il est encore regrettable de ne pas y avoir vu la totalité de ceux qui résident près de la région parisienne. Le fait est encore plus flagrant en ce qui concerne les enseignants pour qui les grands stages nationaux devraient constituer des points de passage obligés. Les choses sont peut-être dites durement mais comment espérer continuer à élever le niveau de l'aïkido français si les experts d'une qualité aussi exceptionnelle que ceux qui ont été invités cette année sont ignorés par les professeurs, l'ossature de notre fédération.

A Bordeaux, dans les belles installations prêtées par la ville de Gradignan c'était une ambiance beaucoup plus familiale. Deux cents aïkidokas, venus pour certains de plus de trois cents kilomètres ont pu apprécier le beau soleil dont la région bordelaise sait se parer... parfois. Une organisation parfaite de la ligue a permis à tous une pratique fructueuse et surtout, et c'est l'intérêt fondamental d'un stage, de se retrouver pour communiquer.

	Les 26 et 27 octobre, ce fut le dernier stage à Lyon dans le magnifique dojo de la Maison du Judo. Toutes les conditions étaient réunies pour ce bouquet final : une organisation exemplaire, des installations magnifiques et plus de trois cents aïkidokas venus profiter des derniers conseils dispensés par Saotome Sensei. Ce fut certainement le week-end le plus plein. Maître Saotome après deux semaines d'observation sentait exactement son public et la joie qui émanait de son enseignement fut communicative. Lors de ses remerciements de fin de stage, chacun ressentit une grande émotion devant la tristesse qu'il avait de nous quitter. Le prochain séjour de Maître Saotome sera un long stage de deux semaines en France en été. Tous ceux qui ont regretté la brièveté de ces séminaires pourront s'ils le souhaitent approfondir leur pratique matin et soir. Nous leur donnons rendez-vous en juillet prochain. P. USOSKY.